Décidément, James Wan n’a plus rien à envier à Hideo Nakata (Dark Water, Ring…) ! Aujourd’hui, le roi du frisson, c’est lui (tandis que Nakata dégringole du trône, avec le pâle Chatroom par exemple). Avec sa série des Saw, le réalisateur malaisien s’était imposé comme l’un des maîtres de l’horreur gore ; avec Conjuring et Insidious, il marchait d’un pas alerte vers les lauriers de l’épouvante.
Si Conjuring est pour le moment son chef d’œuvre, Insidious n’en est pas moins une franchise honorable : le premier avait garanti quelques sursauts et quelques frayeurs habilement amenés. Le second opus poursuit dans le même artisanat, ce qui ravit les amateurs mais peut apporter son lot de déceptions. En effet, les ficelles sont déjà quelques peu usées et on ne passe pas loin du prévisible et des jump scares manqués. Toutefois, la première heure garantit quelques moments de peur qu’on savoure. La suite s’oriente vers une narration originale pour un film d’horreur, Wan jouant de sa trouvaille (la possibilité de faire des allers retours dans les limbes, où errent des âmes en peine, assassinées). Les flashbacks sont en même temps des flashforwards… Ce « monde suspendu » lui permet ici de glisser un subtil paradoxe temporel, valeur ajoutée de ce second volet, qui, si on lui ôte ce procédé (assez à la mode ces dernières années dans des films d’un autre registre), serait assez banal.
A voir sans grande attente, dans son canapé un jour d’ennui. Le soir et dans le noir de préférence…
Rick Panegy